Les Systemes De Distribution De Films A Yaounde (2010)
En Occident, il serait impossible de fabriquer un film ou de prévoir sa sortie sans réaliser au préalable une étude de marché, afin d'estimer les possibles rendements de ce film. L'œuvre cinématographique n'est pas seulement de l'art, mais elle est également un bien de consommation, une industrie. Observant ce phénomène, plusieurs chercheurs se sont penchés sur le contraste art/argent que reflète le cinéma. Cependant, si de tels travaux trouvent un écho favorable et un public intéressé dans les pays industrialisés, il n'en est pas de même en Afrique en général et au Cameroun en particulier. Comme l'a signifié Eric DUBET à travers son ouvrage intitulé Économie du Cinéma Européen de l'intervention à l'action entrepreneuriale, imprimé aux Editions L'harmattan, très peu d'études ont été consacrées à l'économie de la culture et à celle du cinéma. Ce postulat s'applique particulièrement aux pays africains qui n'ont jamais perçu, ou, si oui, tardivement le film comme un produit rentable et amortissable sur une période donnée. La présente étude veut démontrer que l'économie du cinéma est fondamentale et indispensable pour les cinématographies des pays émergeants qui veulent se hisser sur l'échiquier mondial et accéder au rendez-vous du donner et du recevoir qu'est la mondialisation. Pour atteindre ce but, cette recherche qui analyse les systèmes de distribution de films à Yaoundé, s'est inscrite dans le cadre du fonctionnalisme systémique, qui voudrait que si l'on souhaite saisir le fonctionnement d'une société ou d'une structure, celle-ci doit être appréhendée comme un système. La pertinence de ce travail se trouve au niveau de la perception du secteur de la distribution cinématographique en tant qu'un système qui fonctionne selon ses propres lois et réglementations. Par ailleurs, un sondage a été pris en compte pour analyser la consommation des films par les camerounais, afin de connaître le système de distribution qui peut s'appliquer à l'environnement socio-économique et culturel de ce pays. Au sondage, se sont ajoutés la recherche documentaire, les entretiens avec des cinéastes, pirates, administrateurs et propriétaires d'anciennes salles de cinéma. Les résultats auxquels est arrivée la recherche sont ? les suivants: il n'existe pas de bons circuits de distribution de films au Cameroun; la distribution au Cameroun est déstructurée et les principaux acteurs ne sont pas assez qualifiés pour acheminer le film au cinéphile. Il faudrait à cet effet: améliorer la qualité du produit, mettre sur pied une politique de distribution adéquate, intégrer les vendeurs de CD piratés. Pour se faire, l'Etat devrait par une politique culturelle propice, protéger le cinéma camerounais.